Paris
Le Bon Marché Premier Grand Magasin de Paris, Le Bon Marché doit sa création à Aristide Boucicaut, né en 1810, et qui commença sa carrière en tant que commis dans la boutique paternelle.
Le génie commercial de Boucicaut, à l’époque où la population parisienne doublait suite à l’annexion des communes avoisinantes, lui permit de vite comprendre qu’il était nécessaire de doter Paris d’un outil qui permettrait aux parisiens de plus en plus épargnants, d’acheter des produits « bon marché », et aux prix affichés.
En 1852, Boucicaut s’associe avec Paul Videau, et rachète le « bon marché », un petit magasin de la rive gauche, qui employait 12 personnes, et réalisait un chiffre d’affaires de 450000 francs. Dix ans plus tard, le magasin réalise un chiffre d’affaires de 7 millions de francs. Mais le génial Boucicaut n’entend pas en rester là, et après le départ de Paul Videau effrayé par la démesure de l’aventure, il s’associe avec Henri-François Maillard, pâtissier devenu millionnaire à New York pour poursuivre son aventure.
Boucicaut rêve alors d’un grand magasin adapté aux besoins grandissants de la clientèle, et fait construire à partir de 1869 par Boileau (architecte) et Eiffel (pour le toit en charpente métallique et verre) le bâtiment actuel, dessiné pour accueillir la clientèle dans un lieu vaste et éclairé.
Pour réussir son pari, Boucicaut invente le recours à la publicité et aux relations publiques pour la première fois s’agissant d’un commerce. Il créera également les fondements du management moderne de la grande distribution en permettant aux employés de gravir les échelons de la hiérarchie, et en leur offrant une prévoyance alimentée par une somme prélevée sur les bénéfices de l’entreprise.
Malheureusement, Boucicaut mourut en 1877, et ne vit jamais l’aboutissement de son oeuvre. Il laissa à sa veuve une entreprise de 1788 salariés, qui réalisait un chiffre d’affaires de 72 millions de francs, soit 160 fois plus que lors de son rachat en 1852.
Le magasin dans sa forme définitive fut achevé 10 ans plus tard, en 1887. Il couvrait une surface de 52800 m² au sol. Emile Zola s’inspira du Bon Marché pour écrire « Au bonheur des Dames », roman sur la naissance des grands magasins et les nouvelles idées de la finance et du marketing associée.