Paris
Bien qu'elle se soit parfaitement fondue dans le plan d'urbanisation du Baron Haussmann, la rue de la Roquette n'a pas été percée par ce dernier. Elle a en effet été aménagée au XVIIème siècle pour rejoindre le couvent du même nom, aujourd'hui disparu. Plus tard, au cours du XIXème siècle, la rue devint tristement célèbre, et on l'appelait la « voie sinistre ». Les processions menant au tout nouveau cimetière du Père Lachaise l'empruntaient. A cette époque, deux prisons se faisaient face aux n° 143 et 168 de la rue. La première, appelée « petite roquette » fut construite en 1836 pour accueillir les femmes, et la seconde, « la grande roquette », un an plus tard, pour y accueillir les hommes. La prison des hommes fut détruite en 1899, après qu'environ 200 exécutions à la guillotine eurent lieu sur « les dalles de la mort ». Celle des femmes résista jusqu'en 1970 avant qu'elle ne soit remplacée par un joli parc.
En décembre 1897, Léon Daudet accompagna son père, Alphonse Daudet, dans sa dernière demeure du cimetière du « Père Lachaise ». Il était entouré, à sa droite, de Emile Zola, et à sa gauche de Drumont. En pleine « affaire Dreyfus », chacun était venu défendre sa cause. Le premier écrivait le « j'accuse », défendant Dreyfus, le second la « France Juive », pamphlet antisémite. Léon Daudet embrassa cette dernière théorie, et devint un des membres fondateurs de « L'Action Française », qui participa, avec l'Allemagne Nazie, aux persécutions des juifs pendant la seconde guerre mondiale.