Paris
Alors que le cimetière des Innocents, situé en plein centre de Paris depuis plus de dix siècles devient de plus en plus insalubre, notamment en raison de la proximité des habitations et du marché des Halles, l'Académie Royale des Sciences préconise de le déplacer afin d'éviter tout risque d'épidémie dans la capitale surpeuplée. Au XVIIème siècle, il y a avait tellement de morts sous le sol du cimetière que celui-ci était rehaussé de 2,5 m par rapport au niveau de la rue. En 1780, le préfet de police de la ville de Paris envisage donc la création d'un ossuaire dans les anciennes carrières de la Tombe Issoire, mais c'est son successeur qui prend la décision de créer le site en confiant à l'inspecteur des carrières le soin d'organiser les aménagements nécessaires. Un décret du 9 novembre 1785 décide donc de la suppression du cimetière des innocents ainsi que de nombreux autres cimetières parisiens. Le 07 avril 1786 commence alors le transfert de plus de 6 millions de corps dans ce qui allait devenir « les catacombes », nommées ainsi en référence aux catacombes de Rome. Les transferts se firent en respectant un rituel religieux, bien qu'à de rares exceptions près, aucun symbole religieux n'ait été envisagé dans les catacombes. Les ossements ont été entassés et le tout décoré sobrement à partir des ossements eux-mêmes.
De grands noms de l'Histoire de France reposent dans les catacombes, au nombre desquels Pascal, Montesquieu, Rabelais, Racine, Danton, Robespierre et bien d'autres. Parmi les rares signes religieux dans les catacombes, on retrouve quelques croix, dont certaines faites de crânes alignés.